Planète métal vue par néophite

Je me présente: écervelée, plus très jeune (presque 28 ans, héhé!), et passablement inculte musicalement parlant... Voilà qu'il y a 6 mois, je suis montée à l'assaut de la forteresse Métal, bien decidée à combler les lacunes de mon savoir...
Mais quelle folie m'a donc prise là! enfin... voilà ce que je tire de cette immersion dans un autre monde...


CHAPITRE 1: le métalleux de base

Le métalleux de base, c'est-à-dire le gars qui écoute ce genre de musique, se reconnait sans problème dans la rue (la plupart du temps). Très souvent, (mais pas toujours) le métalleux a le poil long et brillant. le bas du visage est souvent hirsute, tandis que le sommet du crâne se pare d'une crinière majestueuse.
Cette peuplade aux allures primitives s'habille généralement de noir, ou de vêtements para-militaires, quoique certaines coutumes exogènes semblent être tolérées, tels que le jeans bleu, ou les basquettes. Toutefois, lors des grandes assemblées (j'aborderai ce thème un peu plus loin), le métalleux de base se pare généralement de grosses godasses coquées, d'un fut noir, et d'un T-Shirt noir également, portant les emblèmes de son clan d'appartenance.
Pour l'essentiel, le métalleux semble se nourrir de bière, avec une certaine préférence pour la Guiness, et pour certains membres jusqu'à atteindre un état d'ébriété avancé, ce qui parait normal aux yeux des autres membres de cette surprenante tribu. Je pense qu'il doit s'agir là d'une sorte de rite initiatique, permettant aux plus jeunes d'entrer dans le cercle des mâles dominants de la tribu, et aux plus anciens d'oublier qu'ils ont été jeunes (ou qu'ils ne le sont plus).
Ivre, le métalleux parait disposé à s'assoupir dans les endroits les plus incongrus, y compris dans les espaces bruyants, couvrant le bruit ambiant par des ronflements sonores.
Le métalleux est d'une nature assez taquine, avec ses congénères, du moins... Aussi, lorsque l'un d'entre eux cède à l'appel bienfaisant et réparateur du sommeil éthylique, il n'est pas rare de voir ses compères lui jouer quelques tours pendables, enfilant n'importe quoi dans son fut, lui faisant des couettes, etc. Quand le sommeil du métalleux de base est troublé, il manifeste son mécontentement par une série de grognements inarticulés. Si le jeu dure trop longtemps, un geste vague du bras ou de la jambe signifie "foutez-moi la paix, bordel!"
Bien qu'en apparence, les coutumes de cet être surnaturel semblent violentes, les gestes du métalleux de base sont de nature cabocharde. Apparemment, cette culture est à la recherche d'une forme de virilité primitive. Cela inclus des jeux sociaux parfois brutaux, mais non pas agressifs, tels que le poggo.

(affaire à suivre)


Chapitre 2: les coutumes endogènes

Bien que le portrait du métalleux de base soit encore succin, une ébauche des coutumes de cette peuplade permettra sans doute d'affiner l'ébauche.
Tout d'abord, le comportement de groupe:
Les grandes assemblées.
De nombreuses assemblées ont lieu tout au long de l'année. On les appelle communément « concert », et selon les maîtres de cérémonie (thème abordé plus tard) qui les animent, elles attirent plus ou moins de monde. Durant ces assemblées, le comportement du métalleux de base suit différents schémas. Ces derniers varient en fonction de l'ambiance, de la musique, et des directives du groupe animateur. Ainsi, lorsqu'il y a très peu de monde l'assemblée, ou que l'ambiance n'y est pas, les métalleux se tiennent debout, les uns à côté des autres, par petits groupes, une bière à la main, et hochent la tête en rythme. S'agit-il là d'une forme d'approbation discrète des maîtres de cérémonie? Ou d'un besoin bien compréhensible d'aérer les neurones qui, entre la chaleur ambiante d'un salle minuscule et la lourde crinière, risquent la surchauffe? Étant donné que tous n'ont pas le cheveux long, mais que tous agissent de la sorte, je penche pour la première hypothèse.
Lorsque l'assemblée a attiré plus de monde, souvent par notoriété des maîtres de cérémonie, le comportement des métalleux se traduit par un ensemble complexe d'actions enchaînées selon la logique de la musque:
C'est ainsi qu'on peut les observer se pencher en avant, à environs 45°, la jambe droite placée en avant pour conserver l'équilibre, remuer la tête de sorte que leurs chevelures se mettent à tourner comme les hélices d'un hélicoptère. Ils leur arrive d'inverser le sens de rotation, mais la plupart du temps, ils tournent de droite à gauche. Il faut noter que cet exercice n'est pas si aisé qu'il y paraît: lorsque je m'y suis essayé, dans le but de comprendre le sens de cette pratique, j'ai été prise de tournis, vertiges et nausées! Après cette expérience désastreuse, j'en suis venue à la conclusion que cette étrange coutume vise à tester la résistance à l'alcool des plus jeunes, ainsi que leur sens de l'équilibre. Il faut également noter que cette pratique est usitée aussi bien par l'assistance que par les maîtres de cérémonie.
De même, les maitres de cérémonie ont une certaine influence sur l'assistance et peuvent ainsi leur faire faire des bonds sur place, main droite levée, l'index et l'auriculaire tendu alors que le reste du poing demeure fermé. Ce faisant, ils poussent de brèves exclamation ressemblant à une déformation de l'adverbe d'approbation et d'affirmation « oui ». Ce qui donne quelque chose comme « Houé! Houé! Houé! »...
Enfin, un dernier comportement prédominant est habituel lors de ces rassemblements: j'en ai déjà parlé, il s'agit du « poggo ». Cette pratique semble directement inspirée d'un amusement populaire exogène, que l'on retrouve principalement auprès des forains: les auto-tamponneuses. Il est important de préciser que tous n'y participent pas. Cette pratique est plus généralement répandue chez les jeunes mâles en quête de virilité et d'approbation. Lorsqu'ils s'y prêtent, les autres membres de l'assistance s'écartent, dégageant un espace semi-circulaire, dont la base est le devant de scène. Ce comportement consiste à rebondir sur l 'épaule du congénère le plus proche. Il s'agit d'une pratique un peu brutale, qui témoigne souvent d'un certain degré d'alcoolémie, mais cela reste néanmoins un jeu... un peu comme joueraient de tout jeunes lionceaux.

À suivre:
Le pub
le buff